Un petit coup de main pour la maison de Paille ?
Du 3 au 13 août aura lieu le dernier chantier participatif à la Maison de Paille pour finir l’habillage de la maison en terre crue.
Un chantier participatif, c’est quoi?: c’est des gens bienveillants et généreux qui offrent du temps pour construire ensemble quelque chose de bon et d’utile pour tous.
Parce qu’ensemble, créer c’est une fête alors pourquoi suer chacun dans son coin?
Comme plus on est de fou, plus on rit, n’hésitez pas à nous rejoindre même une heure, un jour, une semaine, c’est gratuit!
Ce n’est pas forcément physique, c’est accessible à tous, c’est amusant et ça va être très beau.
C’est 732, rue du Bois des dames à Amilly(45), de 9h à 12h30 et de 15 h à 18 h 30
C’est pas salissant, ce n’est que de la terre…
Contactez Hélène Decarpignies
au 06 61 66 90 28 ou par mail : hdecarpignies@club-internet.fr
Hélène est chanteuse en répertoire classique. A priori, un univers assez éloigné de celui du bâtiment. « Dans la famille, nous avons tous le virus de la construction », lance l’artiste. Un virus qu’elle a exploité bien avant de se lancer dans le chantier de sa maison. À son actif, Hélène avance la rénovation de trois appartements et quatre maisons. Rien que ça ! Certes, ces travaux étaient plus conventionnels. Or elle rêve d’une maison écologique de style grange, en paille avec enduit terre. Du rêve à la réalité, il n’y a qu’à se retrousser les manches. Hélène suit une formation en ligne pour ensuite pouvoir réaliser ses propres plans : « On y étudie surtout les DTU. Or il y a une différence entre ce qui est préconisé et ce qui est fait sur le terrain. Les professionnels prennent certaines libertés ». Pour la paille, l’auto-constructrice se forme sur deux chantiers participatifs. Elle y découvre notamment que la plus vieille maison en paille référencée est à deux pas de chez elle, à Montargis dans le Loiret.
« À l’origine, je souhaitais utiliser la technique du Greb [ossature bois légère et paille porteuse, NDLR]. Mais je n’ai pas voulu prendre le risque », confie-t-elle. C’est finalement une structure en poteau-poutre pour laquelle elle opte. Un peu malgré elle. La maison est bâtie sur des fondations conventionnelles, seule méthode maîtrisée par le maçon qu’Hélène a embauché pour l’aider. Cinq fermes y ont été érigées pour accueillir les 90 m2 au sol, sur deux niveaux, que compte la maison. Après l’installation des poteaux-poutres, c’est au tour de la toiture. Hélène a recruté des bénévoles sur les sites Passerelle Eco, La Maison en Paille, Les Compaillons et Botmobil. Car dès la toiture, le chantier participatif paille et terre est lancé. Les chevrons de 40 cm de hauteur servent de caisson pour accueillir des ballots enduits de terre par la suite. Un pare-pluie recouvre ensuite la face extérieure et un pare vapeur celle intérieure. Durant le même été, en 2009, ils montent les murs et passent l’enduit terre. Mais la toiture restera sous bâche pendant 1 an. Le temps d’acheter les tuiles qu’Hélène souhaite : « Ce sont des tuiles en bois (appelées tavaillon, bardeau… selon les régions), en mélèze, à triple recouvrement que j’ai clouées. J’ai été les chercher du côté de Lausanne. Il y avait un soutien de la région pour que les chalets du coin réemploient ce matériau. Ils faisaient des prix bas ».
« La mise en œuvre de la paille et de la terre a été le moment le plus drôle, confie Hélène. Le chantier participatif est la matérialisation de la bonne volonté humaine dont on parle si peu. Quand on fait une maison en paille, on tombe vite dans l’univers altermondialiste pour ne plus en sortir. » Cette gaité n’a pas forcément été partagée avec les professionnels : « Comme je n’étais pas du coin et que je ne connaissais personne de leur famille, ils pratiquaient les prix « touristes ». C’est idiot puisque je m’installais ici et que j’allais par la suite connaître du monde… »
Il lui a fallu beaucoup de courage pour affronter cette distance et les aléas du chantier. Son premier hiver, elle l’a passé dans une tente face à son insert, unique mode de chauffage qui ne consomme que 6 stères par an. Elle s’était cassé un poignet et n’a pas pu poser ses fenêtres à temps. Au final, Hélène a bâti de ses mains la maison de ses rêves. Pas une maison réalisée au cordeau mais une maison avec beaucoup d’humain(s).
Propos recueillis par Pascal Nguyên
Retrouvez notre dossier complet sur l’auto-construction dans le n°21 du magazine Eco-maison-bois