Une longue histoire, ce projet de logements collectifs à Queniquen (Loire-Atlantique). On le doit à l’architecte Angélique Chedemois.
Au bord des marais salants de Guérande, dans le village de Queniquen, cette ancienne bergerie était l’un des derniers témoins de l’activité des paysans-paludiers.
Le projet concerne la réhabilitation du hangar existant en 4 logements duplex (2 T3 et 2T4) et un local associatif de 40 m² pour la pratique d’activités communes.
Au fil du temps, ce village de paludiers s’est peu à peu transformé en banlieue résidentielle. Les terres agricoles du coteau ont été ainsi peu à peu mitées par la construction de maisons individuelles au milieu de leur parcelle de 1000 m². L’enjeu du projet a été de mettre en valeur le volume du hangar pour continuer à le faire exister dans le paysage du village. Ce volume atypique est souligné et mis en valeur par la sobriété des détails et l’utilisation du noir mat, accentuant ainsi le contraste avec son environnement bati.
Le bardage noir appartient au vocabulaire architectural des salorges ; ces greniers à sel qui parsèment le territoire de la presqu’ile guérandaise. Ce choix de la couleur a permis de diminuer l’impact visuel de ce volume de 15 x 20 m. Il permet aussi d’obtenir un rendu fini dès la livraison du bâtiment, évitant ainsi l’effet de vieillissement du bois au fil du temps.
Le volume du hangar a donné l’opportunité de réaliser 4 logements compacts en duplex, chacun avec une entrée individuelle. Ainsi les logements deviennent des petites maisons sous un même volume.
Les ouvertures ont été traitées dans le calepinage de la façade. Les descentes d’eau de pluie carrées sont assimilées à des couvre-joints, disparaissant ainsi de la façade.
Les murs de refend intérieurs sont maçonnés, assurant ainsi une stabilité au feu et une bonne acoustique entre les logements. Une solution de plancher mixte bois-béton a été apportée par l’entreprise de charpente Guiheneuf. Ces solutions optimisent l’inertie du bâtiment en apportant de la masse à l’ensemble. Les façades extérieures sont en murs ossature de 220 mm, assurant une bonne isolation entre les montants de la structure. Une contre-isolation technique de 45 mm a été apportée à l’intérieur des logements.
Les pans de mur ossature bois ont été préfabriqués en atelier, puis montés par grutage sur le chantier. L’ensemble des murs a été monté en quelques jours.
Pour assurer une prise de conscience des locataires concernant leurs dépenses d’énergie, les modes de chauffage ont été individualisés. Le chauffage de chaque logement est assuré par un poêle à pellet et la production d’eau chaude par un ballon thermodynamique. Le choix d’un poêle où l’on voit brûler la flamme participe à cette prise de conscience concernant l’énergie. Une installation de 100 m² de panneaux photovoltaïques en toiture sud vient assurer l’autonomie énergétique du projet en éléctricité. Un suivi de consommation a été mis en place sur l’ensemble du projet. La consommation d’énergie pour le chauffage représenterait 80€ par an.
Ce projet de logements collectifs, l’étoile noire, a reçu le Laurier de la construction 2015 dans la catégorie Logements collectifs Réalisation. Le jury a déclaré : « Voilà un bâtiment audacieux, à la fois vernaculaire et très contemporain. Son lien au site, à la fois culturel et paysager, est très marqué. Du point de vue de la compacité du projet, c’est un bon exercice architectural. Du point de vue économique, il est très bien géré. 80€ de chauffage par an et par logement ! ».
L’architecte est Angélique Chedemois www.angeliquechedemois.com
Entreprise du lot bois : Guiheneuf Charpente
http://menuiserie-guiheneuf.test.oceanet.eu/
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